La découverte d’un gros trafic potentiel de tortues, en avril dernier, a scandalisé plus d’un. Le procès y afférent risque de traîner avec un premier ajournement.
Ajourné. Le procès sur le vol de plus de dix mille tortues saisies à Betsinjaka Toliara est reporté à demain. Cette décision du tribunal déplaît aux membres de la société civile œuvrant en faveur de l’environnement. Ils ont manifesté leur mécontentement après trouvées dans des chambres, dans la cuisine et les toilettes. Après les enquêtes préliminaires et d’investigation, ainsi que le dépôt de plainte fait par le ministère de l’Environnement, de l’écologie et des forêts représenté par sa direction régionale d’Atsimo- Andrefana, trois personnes ont été suspectées, dont la propriétaire, le gardien et un homme qui a nourri les tortues.
Le vice-président de la plateforme « Fatidran’ny ala maiky sy ny riake » (Famari), Vernet Rakotomanantsoa, confie que des zones d’ombre couvrent l’affaire. « Le lien de parenté entre le juge et l’avocat de la défense des époux, explique le renvoi de l’affaire. Nous n’avons plus confiance en la justice. Ce qui s’est passé reflète des magouilles, mais nous ne baisserons pas les bras », insiste-t-il.
Habitat naturel
Cette affaire a traîné à cause de diverses pressions dont des intimidations, comme le souligne Soary Randrianjajzanaka, directeur régional de l’Environnement, de l’écologie et des forêts (DREEF) d’Atsimo-Andrefana. Elle explique que les tortues qui sont des animaux sauvages et libres ne peuvent ni être apprivoisées, ni consommées, ni commercialisées. Elles doivent se trouver en liberté dans leur habitat naturel.
L’audience de demain sera couplée avec celle d’une affaire de trafic de tortues impliquant un ressortissant chinois. Les membres du réseau d’acteurs incluant le Bianco, la justice, la police, la gendarmerie nationale, la DREEF, les organisations de la société civile et les partenaires dont WWF attendent l’aboutissement du procès.
Fara Raharijaona