Lorsqu’Amnesty International a interviewé David*, détenu de 36 ans incarcéré à la MC d’Antsirabe, cela faisait déjà deux ans qu’il était en détention dans l’attente de son jugement. Il s’était fait tirer dessus par les policiers venus l’interpeler chez lui. Il a passé 21 jours à l’hôpital avant d’être incarcéré. À l’hôpital, des policiers lui ont demandé de signer un papier.
‘’J’étais trop mal en point et je leur ai demandé s’ils pouvaient attendre que je me rétablisse pour signer, mais ils ont dit que c’était urgent‘’.
David a donc signé le papier. Une fois devant le tribunal, il a appris que celui-ci indiquait qu’il avait avoué avoir commis un meurtre.
‘’La procureure m’a demandé pourquoi j’avais admis ma culpabilité dans le procès-verbal de la police. Je lui ai dit que les policiers m’avaient fait signer alors que j’étais trop malade pour lire. L’audition s’est arrêtée là.’’
Privilégié par rapport à d’autres détenus en attente de jugement, David recevait régulièrement des visites de sa famille. Ses enfants souffraient néanmoins des conséquences de sa détention :
‘’Ma femme me rend visite chaque jeudi, mais mes enfants ne viennent qu’une fois par mois, car il faut payer le bus […] Je ne veux pas expliquer à [mes enfants] ce qui s’est passé, ils sont trop jeunes. Ça me rend triste de voir mes enfants venir ici […] en pleurs. Tout ce que je veux, c’est rentrer chez moi, auprès de ma famille, pour pouvoir assumer ma responsabilité de père’’.
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