Choquant. Un mot qui résume la réaction des journalistes présents à Mahamasina et des internautes à l’écoute des invectives lancées par la candidate Fanirisoa Ernaivo contre les éléments des forces de l’ordre présents à Mahamasina, hier. Une charge verbale en réaction au barrage que ces derniers ont dressé en début de journée. Dans sa défiance envers les Forces de l’ordre et de sécurité (FDS), l’ancienne présidente du Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM), « je concède que vous appliquez les ordres, mais réfléchissez un peu. C’est la raison pour laquelle vous vous faites massacrer par les gens ».
La candidate au statut de chef suprême des Forces armées poursuit sur sa lancée en ajoutant, « j’ai failli être triste lorsque des policiers ont été tués à coup de moellons, mais on est tenté de dire, bien fait pour eux. Cela vous arrivera tous, je le souhaite même. J’ai été triste de voir les trois policiers tués à coup de moellons [à Fénérive-Est, la semaine dernière] mais quelle en est la raison ? Ce que vous êtes en train de faire ». Avec provocation, elle a défié les FDS d’oser l’arrêter, en ajoutant, « ils ne sont que trois à avoir été pris jusqu’ici, mais si les gens vous attrapent, il n’en restera même pas de votre dépouille ».
Fanirisoa Ernaivo est allée jusqu’à brandir un nouveau lynchage à coup de moellons contre les FDS s’ils osent procéder à l’arrestation des membres du collectif des candidats. Une vague d’indignation a suivi la déclaration de l’ancienne présidente du SMM. Des magistrats se sont désolidarisés d’elle en soulignant sur les réseaux sociaux qu’en déposant sa candidature à la présidentielle, elle a démissionné de son poste de leader syndical.
« Le ministère de la Justice ne cautionne pas cette déclaration. Le ministère et les magistrats sont conscients du rôle de la Justice dans la sécurité et l’apaisement du pays », réagit Frédéric Ranaivo, directeur de la communication auprès du ministère de la Justice.
« Les membres des forces de l’ordre sont, aussi, des personnes qui jouissent des droits de l’homme. Quelles que soient les circonstances, l’homicide volontaire, l’atteinte ou l’incitation à l’atteinte au droit à la vie de quiconque est inacceptable », plaide Seth Andriamarohasina, rapporteur de la Commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNIDH).
Garry Fabrice Ranaivoson