En moins de trois semaines, quatre cas de kidnapping des ressortissants français d’origine indienne ont été enregistrés à Madagascar. L’un d’entre eux s’est déroulé à Toamasina et les trois autres à Antananarivo. La dernière en date remonte à lundi, dans la capitale. Vers 18h, le DG d’Ocean Trade, un concessionnaire automobile, Moustafa Hiridjee, a été enlevé dans sa voiture, dans les environs de Tsarasaotra. Selon une source policière, la voiture C9 blanche de la victime a déjà été retrouvée. Mais apparemment, les ravisseurs ont pris un autre véhicule après avoir abandonné celui-ci afin de semer les enquêteurs.
Le 8 juin dernier, Nizar PIrbay, un jeune entrepreneur d’origine indienne s’est fait enlever à Toamasina, vers 18h. Un membre de la communauté hindoue de Madagascar, Rishi Chandrana, s’est également fait enlever devant sa femme et son fils à la sortie du Golf d’Andakana en plein après-midi le 3 juin dernier et le 24 mai, un quadragénaire d’origine indienne, Navage Veldjee, s’est fait enlever dans la soirée à Ampasampito, avant d’être relâché le 8 juin dernier.
A ces actes criminels s’ajoute l’assassinat d’un couple commerçant d’origine indienne, Housse et Douraya Valibhay, à Antsiranana, survenu le 3 juin dernier. Mais il n’y a pas que la communauté franco-indienne qui est victime de cette insécurité grandissante, les Malgaches aussi. Il y a environ une semaine, deux jeunes adolescents ont été enlevés dans le quartier d’Alasora.
Les autorités malgaches auraient montré leurs limites face à la recrudescence de ces kidnappings dans le pays. Une cellule mixte a été mise en place pour lutter contre les enlèvements, mais elle est loin d’être efficace. Ni la brigade criminelle, ni les unités spécialisées au sein de la police et de la gendarmerie n’avancent pas d’un iota dans leurs enquêtes. Ainsi, ces derniers temps, des experts français seraient entrés en jeu, et les forces de l’ordre malgaches font de leur mieux pour leur prêter main forte.
Une source policière malgache nous révèle toutefois que la difficulté de la lutte contre ce fléau repose sur l’influence politique dans les affaires qui s’apparentent également pour la plupart comme un règlement de compte entre les membres de la communauté française d’origine indienne dans le pays. Le manque de collaboration des familles des victimes serait également un écueil de plus qui rendrait difficile ce combat.
Quoi qu’il en soit, la situation a de quoi à inquiéter le collectif des Français d’origine indienne de Madagascar. « Ce cycle infernal est d’autant plus alarmant que les crimes qui ne se limitent plus au kidnapping », lance-t-il dans un communiqué qui appelle à l’arrêt de ce phénomène.
Ce collectif lance un appel à ce que tout cela s’arrête. « Après ces quatre kidnappings qui se sont succédé en un temps record, notre seul souhait est que plus personne ne soit arraché subitement de sa famille, privée de liberté et séquestrée dans des conditions désastreuses et monnayée comme une vulgaire marchandise. Chacun mérite de vivre dans la paix, la dignité, le respect et la sécurité dans son pays. Ça suffit ! Aok’izay », communique le collectif.