Suivant les directives du régime actuel, le ministère de la Justice entend entreprendre un grand assainissement en son sein. Corruption, impunité et autres abus ne seront plus tolérables et le ministre de la Justice, Jacques Randrianasolo, entend veiller de près sur ceux-ci. D’ après lui, les premiers constats seront palpables d’ici trois mois.
Les Nouvelles (+) : Comment percevez-vous le travail depuis que vous avez occupé le poste de ministre ?
Jacques Randrianasolo (-) : Le travail est assez difficile et la population attend beaucoup de nous. Vous serez surpris de voir le nombre de personnes qui arrivent ici chaque jour pour présenter leurs doléances. La vie quotidienne des citoyens est en grande partie basée sur la Justice.
(+) : Y a-t-il continuité entre l’ancienne et la nouvelle gestion ?
(-) : La ministre sortante a fait de sa priorité la lutte contre la corruption et c’est ce que je suis en train de poursuivre actuellement. Un grand assainissement sera opéré au sein de la Justice et les premiers résultats seront palpables dans les trois mois à venir. Cela en vue de la première évaluation du président de la République dans les six prochains mois. De nouvelles règlementations seront mises en place au sein des tribunaux pour dissuader les rabatteurs. Les vérifications des cartes d’identité et des documents de convocation seront systématiques et nous pensons changer le service de sécurité car il s’avère que les membres du personnel soient eux aussi complices des rabatteurs.
(+) : Comment se fait-il que l’assainissement de la Justice n’a jamais pu être effectif depuis toutes ces années ?
(-) : Tout dépend de la volonté, tant politique que personnelle. Le régime actuel a déjà fait de la lutte contre la corruption sa priorité, et je pense que cela va marcher. Nous sommes en train de prendre les mesures nécessaires pour aller dans ce sens, comme l’adoption du système numérique. Nous envisageons également de mettre en place des caméras de surveillance un peu partout dans les tribunaux pour optimiser la surveillance.
(+) : Qu’en est-il alors des dossiers sensibles ?
(-) : Nous sommes en plein travail. Le culte de l’impunité n’est plus tolérable. Nous sommes en train de nous pencher sur le sujet et je veillerai personnellement à ce que cela ne se produise plus. Vous avez pu constater récemment le dossier Hugues Ratsiferana ou encore celui Mbola Rajaonah et je peux vous garantir que dans ce genre de dossier, il n’y aura pas d’impunité. Quant à l’affaire Claudine Razaimamonjy, celle-ci a été relaxée au bénéfice du doute pour un dossier, mais le ministère public a fait appel de la décision. Le dossier est donc encore en cours. L’assainissement de l’univers carcéral reste également un grand défi pour le ministère à cause des abus de plusieurs responsables du fait que tous les services sont obligatoirement monnayés. Je tiens déjà à les prévenir car des mesures seront prises et je serai intransigeant sur le sujet. Je ne tolèrerai aucun abus et les principaux concernés ne pourront que subir les sanctions y afférentes.
Tahina Navalona