Le bureau d’études COEF Ressources a présenté les résultats des sondages d’opinion dans le cadre de l’Afrobaromètre Round 7, hier, à l’hôtel Colbert Antaninarenina.
Des enquêtes réalisées entre le 20 janvier 2018 et le 3 mars 2018 et qui ont été axées sur la corruption, la démocratie, le genre et l’accès aux services de santé. 100 questions ont été posées à 1 200 échantillons (80% dans les zones rurales et 20% dans les zones urbaines) et les résultats ont été traités avec une marge d’erreur de plus ou moins 3%. Concernant principalement la corruption dont la lutte demeure un défi herculéen, 44% des personnes interrogées estiment que les gendarmes et les polices sont les plus corrompus, 39% pensent aux juges et aux magistrats, 31% aux parlementaires et 18% aux hommes et femmes d’affaires. Des classements qui n’étonnent presque pas, compte tenu des différentes affaires de corruption révélées, exhibées ou constatées en 2018 dans les concours administratifs, au sein de la Justice, de l’Assemblée Nationale et/ou émanant des soi-disant femmes/hommes d’affaires proches du régime de l’époque. Par ailleurs, en ce qui concerne le Bianco (Bureau Indépendant Anticorruption), si 10,4% de la population jugent « pas très probable » le fait de faire réagir ce bureau après signalement d’un cas de corruption, 87% affichent un certain degré d’optimisme en ayant répondu que ce sera une action « quelque peu probable ou très probable ». Mais ce n’est pas tout. Les enquêtes ont révélé que 69% de la population « ont peur » des « représailles ou d’autres conséquences » après dénonciation, justement, d’un cas de corruption.
Aucune recommandation. Ketakandriana Rafitoson, le Directeur Exécutif de Transparency International Initiative Madagascar (TI-IM) a posé une question sur les raisons pour lesquelles la population craint lesdites représailles. « Nous nous focalisons uniquement sur les données quantitatives », répond le COEF Ressources. Ce qui est dommage. Mais toujours dans cette optique, le but des sondages et enquêtes réalisés par COEF Ressources est « de comparer les données entre les pays (ndlr : 37 pays) et de diffuser les résultats auprès de la population, de la presse et des décideurs. Une fois que nous terminons les études, notre travail s’achève là. Nous ne formulons aucune recommandation », précise une responsable au sein du COEF Ressources. Quoiqu’il en soit, les chiffres qu’ a fournis ce bureau d’études permettent aux dirigeants actuels de renforcer, par exemple, la protection – que ce soit au niveau du droit positif ou au niveau pratique – de ceux et de celles qui dénoncent les actes de corruption, outre la lutte qui figure au troisième point de la Politique Générale de l’Etat (PGE).
Aina Bovel