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ERNAIVO Fanirisoa – En agissant sans tarder, cette justice dérange la gazette de la grande ile du 5 novembre 2018

Des mots de  trop sur un sujet pour lequel l’âme malgache est très susceptible (le respect du deuil) dans un moment d’énervement. Fanirisoa Ernaivo fait actuellement l’objet d’un tollé général dans les réseaux  sociaux ainsi  que  dans les  rédactions d’une certaine presse qui n’attendaient qu’une occasion pareille, parmi les magistrats et surtout dans les salons. Tandis qu’au sein de la population les avis sont très partagés. A cause des mauvais souvenirs d’Antsakabary, d’Anjojorobe, de Soamahamanina et des séquelles de l’indifférence et l’inertie scandaleuses ministérielles de la justice concernant les décès de ces militaires, gendarmes et policiers tués par des dahalos en service commandé méprisés par quelques juges corrompus…Comme il fallait s’y attendre, le ministère de la Justice qui déjà avait du mal à  supporter l’engagement syndicaliste très radical de ce substitut du Procureur de la République, avait réagi sans attendre. Une décision de Faravohitra et la menace d’une mise en  accusation devant le Conseil Supérieur de la Magistrature n’ont surpris personne, mais avaient ouvert les  yeux au grand public.

Qui aurait cru  qu’on pouvait  punir un juge avec une telle célérité ? Non seulement la mesure prise était d’une rare sévérité (peut-être proportionnelle aux attaques répétées du SMM), mais apparemment ils ont  eu la main lourde au niveau de la chancellerie. Solidarité gouvernementale oblige ?…Comme n’importe quel  autre observateur impartial, Adelson Razafy a remarqué que « Si l’infraction  était pénale, le mieux aurait été de soumettre Fanirisoa Ernaivo à procès réglementaire, et si  elle était professionnelle, le conseil de discipline aurait été mieux indiqué. De cette manière, l’intéressé aurait bénéficié du droit à la défense accordé par la Constitution. Contrairement à  celle-ci, Fanirisoa Ernaivo est poursuivie et sanctionnée dans un cas qui n’est pas  déterminé par la loi. En tout cas tout, ceci sent la vendetta d’une  coalition  au pouvoir désireuses de  voir le scrutin  se tenir le jour dit, et  contre  une rebelle qui essaie de  compromettre ce plan. (…)Il reste aussi qu’avant de sévir, on  aurait dû tenir compte des circonstances qui ont amené la magistrate à proférer ces imprécations. » Avant que pour les besoins de la cause, le « verdict ministériel » prononcé en toute  hâte  par la juge  Noro Volona Harimisa ne tombe, personne en  haut lieu n’avait jugé utile de tenir compte de « l’excuse de la provocation ». Parce  que provocation il y avait ce jour-là, avec l’infiltration des perturbateurs venus débaucher l’assistance avec des intentions malveillantes. Raison avancée  sur la présence des  forces de l’ordre sur les lieux, à titre de prévention  parce  qu’elles auraient été informées au préalable des risques de trouble de l’ordre public que pourraient provoquer des détracteurs du collectif des candidats contestataires. Le cas de la magistrate candidate à l’élection présidentielle n’est pas défendable qu’on  se le dise. Toutefois, le dérapage verbal de Fanirisoa Ernaivo véritable passionaria de la lutte syndicale séduite par le militantisme politique n’était qu’un péché véniel   comparé aux « intentions coupables » des « actes et manœuvres » du 21 avril dernier aggravés par le cercueil destiné à mieux illustrer la détermination de meneurs à propos de l’objectif avoué du slogan « Miala Rajao ! ». Pour des propos insultants très graves proférés en public, dans le cadre de menées insurrectionnelles  visant Hery Rajaonarimampianina encore Chef de l’Etat avec les pleins pouvoirs constitutionnels  à l’époque, l’actuel ministre de la Justice, pourtant Garde des Sceaux de la République n’a même pas levé le petit doigt, alors que le président en personne avait déclaré qu’il s’agissait d’un « coup  d’Etat ». Or, une omission de cette gravité de la part d’un membre du gouvernement est punissable de graves sanctions pénales. Surtout que certains  co-auteurs des  faits constatés lors des émeutes avec tous les éléments constitutifs de l’acte criminel siègent actuellement dans le même gouvernement que celle-ci avec comme Premier ministre Christian Ntsay le premier bénéficiaire d’une astuce  extraconstitutionnelle inspirée (une fois de plus) par Norbert Lala Ratsirahonana puis dictée ensuite par les juges d’Ambohidahy. Pour avoir osé pointer d’un doigt accusateur les méfaits  et les  tares d’un corps prestigieux souffrant de la gangrène d’un déficit de  crédibilité à cause de  quelques brebis galeuses corrompues  qui font souffrir les  justiciables à tous les niveaux, Faniry vivra désormais le calvaire de subir la revanche des souteneurs de la prostitution institutionnelle du système en place. Détail frappant dans la réaction manifestée par les  responsables  de Faravohitra : cette absence d’impartialité dans les  traitements des faits et  dossiers qu’ils veulent  bien prendre en considération. Par exemple, en réservant un traitement très spécial à  cette  syndicaliste considérée  comme une personne particulièrement gênante pour le régime de consensus. Rien pour l’application pure et simple des  textes  régissant le corps de magistrature et de la loi organique  N°2014-043 sur la procédure applicable au président de la République pour « violation grave et répétée de la Constitution, manquement à ses devoirs, manifestement incompatibles avec l’exercice de  son mandat » et aux personnalités visées à l’article 13 de cette loi sur la Haute Cour de Justice truffée de contradictions scélérates, il y a mauvaise foi manifeste. Des magistrats (au pluriel) sur injonctions  de personnalités politiques avaient purement  et  simplement été mêlés à des  opérations avérées d’obstruction à des enquêtes judiciaires  sur cette très grave affaire de kidnapping de Toamasina et aussi sur «la manière d’appliquer le Code Pénal » pour les dossiers de trafics de bois de  rose. Sauf erreur de notre part un  magistrat suspecté  a même été  écroué, puis sans  qu’on  sache pourquoi n’a jamais comparu devant un  tribunal …Il y avait  aussi  ce spectaculaire  évasion d’Houcine Arfa qui avait éclaboussé (à tort ou à raison) des magistrats et même la ministre de l’époque à propos d’une mythique somme de 70.000 euros. Silence dans les  rangs. Serait-ce parce que les personnalités dénoncées dans  cette  affaire sont toujours  en  fonction dans le ministère ou dans des postes assez  élevés ? Que les Claudine et Pety  et un ancien ministre des Finances et du Budget d’autres pauvres  justiciables fassent les frais de ces iniquités flagrantes, tout un  chacun  est  en  droit  de  se  demander pourquoi l’actuelle ministre ne trouve  rien  à reprocher à  un Marc Ravalomanana à plus de « 6 mois à compter de la fin  de son mandat »    ou à Andry Rajoelina? Pour les détournements de  deniers publics, les « dérives totalitaires » et le coup d’Etat de 2002, ainsi que celui de mars 2009  sur lequel le lieutenant-colonel Charles Andrianasoavina et récemment le général Noël Rakotonandrasana persistent dans leurs témoignages accablants. Serait-ce parce  qu’avec les  pouvoirs qu’elle détient, elle serait redevable au parti Mapar par qui cette coalition gouvernementale existe ? Les détenus prévenus cités tous originaires de la province de Fianarantsoa et Alain Ramaroson  toujours en prison sont des preuves  vivantes d’une  forme de  sélection et  de persécution  dans l’application  des poursuites pénales. Faut-il donc toujours  continuer dans  ce  sens ? Pour faire plaisir à  qui ? Sûrement pas à  « Rajao » uniquement… Les mauvaises langues  racontent qu’Andry et Ravalo seraient intouchables parce ce qu’ils sont  candidats ? Est-ce là une raison  suffisante ? Quoiqu’il en soit, pour toutes les requêtes adressées à la Haute Cour de Justice, il y a des détails à ne pas oublier parce que déjà la procédure à suivre semble avoir été intentionnellement truffée de pièges pour rendre difficile la recevabilité du  dossier. Et qu’aussi malgré « le bien  fondé des griefs reprochés au Président » il est bien précisé qu’ « aucun mandat ne peut être délivré à  son  encontre.» Un conseil : bien lire le mode d’emploi pour éviter les mauvaises surprises d’une récusation ou d’un vice de procédure rien que pour une simple signature du plaignant qui  «doit être légalisée ».

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