Il convient de féliciter les autorités judiciaires et les agents de l’Unité d’Intervention Rapide pour l’arrestation, la semaine dernière, de Maminirina Jean Eddy, un des barons du bois de rose. Les commentateurs qui se focalisent sur le caractère spectaculaire des conditions de l’arrestation de cet opérateur économique controversé à Ivandry font fausse route. Ceux qui sont convaincus que cette arrestation revêt un caractère politique se trompent également, car l’individu a fait l’objet d’un mandat d’arrêt bien avant qu’Andry Rajoelina ne soit élu Président de la République. Maminirina Jean Eddy est quasi inconnu du grand public, mais sa réputation le précède dans le microcosme politique et le monde économique. Il est véritablement un gros trafiquant pourri du bois de rose. Sa notoriété ne date pas d’hier. Maminirina Jean Eddy est un ancien, voire un vétéran du secteur dans lequel il évolue depuis des décennies. Pour redorer son blason, il a fondé l’association caritative MAMI (Malagasy Mifanampy), mais personne n’est dupe de cette façade aussi grotesque que le personnage. L’arrestation coup de poing de Maminirina Jean Eddy ne favorisera certainement pas la régénération des bois précieux, mais elle constitue l’acte premier du démantèlement d’un réseau mafieux qui dérobe nos richesses forestières. L’acte second comprendra l’identification et l’interpellation des complices de Maminirina Jean Eddy : coupeurs de bois, capitaines de navire, responsables de ministères, policiers, gendarmes, vigiles, magistrats et clients étrangers. Ces derniers devront être traqués jusqu’en en Chine, en Thaïlande, à Dubaï et aux Etats-Unis. Il faut que tout ce beau monde tombe avec Maminirina Jean Eddy. Il faut casser tous les maillons de la chaîne, sinon un autre Maminirina Jean Eddy surgira. Il est absolument nécessaire de stopper le pillage des ressources forestières, qui détruit l’environnement et n’enrichit que les braconniers.
Phil de Fer